Terroir d'Odo Shakiso
Les origines du café dans la région de Guji, en Éthiopie, remontent à plusieurs siècles, avec des variétés sauvages de Coffea arabica poussant naturellement dans les forêts montagneuses de la région. Les communautés locales, en particulier celles issues de l’ethnie Oromo, ont intégré le café dans leurs pratiques culturelles et spirituelles bien avant l’avènement de la production commerciale.
Jusqu’au début des années 2000, l’appellation Guji était englobée sous celle de Sidama. Afin de mieux refléter la singularité des terroirs et la qualité distincte des cafés produits dans cette zone, les autorités éthiopiennes ont procédé à une redéfinition des appellations. Guji a ainsi obtenu sa propre identité, permettant une meilleure traçabilité et reconnaissance de ses cafés d’exception.
Parmi les zones les plus réputées de Guji figure le woreda d’Odo Shakiso, situé dans la partie sud de la région. Ce terroir bénéficie d’altitudes élevées — souvent entre 1 800 et 2 200 mètres —, d’un climat frais et humide, et d’un sol riche en minéraux volcaniques. Ces conditions idéales favorisent une maturation lente des cerises, ce qui donne des cafés d’une grande complexité aromatique.
Les fermes comme Mancity, situées dans les forêts semi-sauvages d’Odo Shakiso, pratiquent souvent une culture agroforestière traditionnelle. Les caféiers y poussent à l’ombre d’arbres endémiques, dans un écosystème équilibré qui renforce la fertilité naturelle du sol. Ce type de culture donne naissance à des cafés aux profils sensoriels uniques, exprimant des notes d’agrumes, de miel, d’amande, d’épices douces, et parfois même de fleurs ou de thé noir.
Aujourd’hui, la région de Guji, et Odo Shakiso en particulier, s’impose comme l’un des berceaux les plus prestigieux du café de spécialité éthiopien, alliant héritage ancestral et excellence en tasse.